Florissante industrie de l’agriculture biologique (suite 2)

Publié le par FESA

Sur ce marché, les courtiers sont rois

Mais le mouvement paysan et social lié à ce type de culture peine à trouver sa cohérence.

Dans les années 1980, le cahier des charges de Nature et Progrès officiellement reconnu cohabite avec une quinzaine d’autres créés par différents mouvements.

En 1991, prenant prétexte de cette confusion, Bruxelles en impose un pour l’ensemble de l’Union européenne, dont l’application par l’Etat français donne naissance au label national AB.

Les organismes certificateurs, privés et commerciaux, vont à l’encontre du contrôle participatif réalisé jusqu’alors par des commissions de producteurs, de consommateurs et de transformateurs.


Natur-Progre-AlimentonNoRegion-11_09_07.jpgNature et Progrès connaît alors une grave crise.

Certains membres décident de boycotter le label.

D’autres, tentés par un marché bio certifié en pleine expansion, quittent l’association. « La certification a favorisé les filières au détriment des réseaux solidaires, explique M. Jordy Van den Akker, ancien président de l’association.  

L’écologie et le social, qui sont pour nous des valeurs importantes de la bio, ne sont plus associés à l’économique.

Le label et la réglementation européenne ont permis de développer un marché international facilitant la libre circulation des produits, le commerce et la concurrence. Nous ne nous reconnaissons pas là-dedans. »


Entrée en vigueur le 1er janvier 2009, une nouvelle réglementation européenne permet, entre autres, 0,9 % d’OGM dans les produits bio et des dérogations pour les traitements chimiques. « La bio est totalement incompatible avec les OGM, réagit M. Guy Kastler, éleveur dans l’Hérault et militant de Nature et Progrès.

Nous, nous continuons à exiger 0 % d’OGM ! La nouvelle réglementation définit des standards et ne se soucie plus des pratiques agricoles. On est passé d’une obligation de moyens — quelle méthode de culture utilisée ? — à une obligation de résultat — quel résidu est décelable dans le produit fini ? C’est la porte ouverte à la généralisation d’une agriculture bio industrielle. »

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