L’agriculture bio est en passe de se retrouver intégrée dans le concept d’AEI

Publié le par FESA

L’agriculture bio est en passe de se retrouver intégrée dans le concept d’AEI (agriculture écologiquement intensive, selon la novlangue libérale) avec l’abandon ou la simplification du labour, mais aucune interdiction des intrants chimiques ou des pesticides de synthèse ou même des OGM n’y figure !

C’est le même problème qu’avec la consommation de viande dans les pays riches et les agrocarburants qui ont des répercussions négatives sur la faim dans le monde et sur l’environnement : tout se tient.

Une autre dérive, en France, est à signaler : l’agriculture à ‘haute valeur environnementale’ promue par France nature environnement (FNE) sans aucune considération sociale ni critique de l’intégration de l’agriculture dans le marché mondial.
Si la prétention de l’agriculture chimique à nourrir toute l’humanité achoppe sur le constat qu’un milliard d’humains sont affamés et qu’en outre l’environnement est fortement dégradé, il faut éviter de s’accrocher à la bouée d’une bio labellisée par les riches et fabriquée par les pauvres !
La bio industrielle ne peut qu’accroître les inégalités sociales et le pillage des pays du Sud ; la certification vise à stimuler le commerce international au profit des pays riches, car les paysans pauvres continuent à se nourrir avec des céréales souvent importées, de moindre qualité et dont la culture chimique est destructrice.


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En revanche, les auteurs affirment avec Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, que la bio et l’agroécologie peuvent nourrir le monde car elles ont d’autres valeurs que le marché, la concurrence, le profit.

 

Cela dit, et pour éviter tout enthousiasme démobilisateur, il faut prendre en compte un monde à la démographie galopante et à l’urbanisation effrénée qui détruit les terres agricoles.

En 2009, Minga et N&P avaient proposé aux candidats, lors des élections européennes, sous la bannière « Alimentons l’Europe » (renouvelé en 2012 à l’occasion des présidentielles et législatives) un modèle d’agriculture n’épuisant pas les sols, adaptée à chaque territoire, peu gourmande en eau, capable de nourrir ses agriculteurs et les populations avoisinantes, en créant en Europe deux millions d’emplois dans l’artisanat, le commerce de proximité, en plus du million d’emplois de paysans.

Qui en a entendu parler ?

source : Régis Poulet "La Revue des Ressources"

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